Tony (Polystyrène, 2018) – 128 pages – noir et blanc – 9791090180178
Au fil de soixante-et-un strips, Tony nous initie à l’art subtil de l’homicide volontaire, sollicitant le sadisme actif du lecteur.
Chacune des pages est prédécoupée afin que le lecteur puisse la détacher du livre et y appliquer la manipulation indiquée par une instruction liminaire en forme de consignes de jeux telles qu’on les trouve dans les magazines pour enfants (d’où le tutoiement) : colorie, gomme, plie, découpe, souille, trempe, brûle les fiches ainsi détachées.
Le ton est froid et détaché et l’humour y est noir, parfois premier degré, d’autre fois cynique, voire même politique.
Le personnage martyr est un pictogramme qui embrasse toutes les figures de la bande dessinée, y compris le comics et le manga.
Le lecteur est invité à jouer avec la matérialité du support (la page, la case, le papier, la couleur) et constater que son intervention produit des effets immédiat dans l’univers diégétique du personnage de bande dessinée.
Tony, Anthony rageul de son vrai nom, né en 1986, a obtenu un Master Arts et Technologie Numériques et un doctorat en Arts Plastiques à l’Université de Rennes 2. Il est auteur de bande dessinée, artiste numérique, enseignant, chercheur et conférencier.