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BLOW BOOK

(Blow book)

Le format de la collection Blow Book est inspiré par Alfred Mazure, qui, en 1941, dans un contexte de restriction du papier, redécoupe une de ses bandes dessinées, Les enquêtes de Dick Bos, pour en faire un livre de 212 pages mesurant 8 X 11,5 cm et vendu 25 centimes. Ces publications sont arrêtées quand Mazure refuse de faire porter à son détective le costume de Waffen-SS. Relancé avec succès à la Libération, le support est à nouveau mis à mal par une action du Ministre de l’Enseignement, des Arts et des Sciences qui le qualifie du terme allemand Schundeliteratur ou littérature ordurière. 80 ans plus tard l’équipe de Blow Book reprend le format de Mazure, de la taille d’un paquet de cartes ou de cigarettes (7,6 X 11,6 cm) et à forte pagination (entre 180 et 224 pages). Dans la foulée, Blow Book réédite Les enquêtes de Dick Bos.
La nouveauté, que l’éditeur ajoute au format de Mazure, consiste à vendre, à petit prix (5,00 €), les numéros de la collection dans des distributeurs automatiques comme ceux que l’on peut trouver dans les laveries automatiques, remplaçant le savon par des livres. Les livres ne sont pas vendus en librairie ou en kiosque, mais dans l’espace public. La ligne éditoriale est disparate : réédition de livres classiques, bandes dessinées expérimentales ou issues de la culture du fanzine, monographie sur un graphiste… L’éditeur déclare partir du constat discutable que la BD a cessé d’être populaire car inaccessible financièrement. « La distribution automatique répondait à toutes les problématiques : elle rend le prix accessible et casse les barrières socioculturelles. Le Vending nous permet d’essayer de réinventer la chaîne du livre » explique un des éditeurs, Olivier Van Vaerenbergh. Dans le magazine belge Trends Tendances, Marie d’Otreppe parle de Kinder Surprise culturel, soulignant l’ambiguïté du projet qui réduit l’œuvre culturelle au rang de produit, de marchandise, de savonnette délivrée par un robot.