Sébastien Conard (Infinitifs, 2024) – 96 pages – 140 X 215 mm – noir et blanc – 9789464755312
Fragments a été conçu pendant les périodes de confinement de 2020 et 2021. Il est sous-titré pour en finir avec la bande dessinée. Il s’agit d’une tentative d’évocation, sur un mode autobiographique, du trouble psychique, de l’isolement et du désir d’évasion. Mais l’auteur se refuse à illustrer cette question au premier degré comme il est courant de la lire dans les innombrables auto-fictions et autobiographies qui ont parsemé l’histoire de la bande dessinée. Il préfère recourir, de façon biaisée, à un croisement de références citées en partie à la fin de l’ouvrage : Maurice Blanchot, Gilles Deleuze, les mises en scène d’Harold Pinter autour du monde psychiatrique, le docteur Müller, le directeur d’un asile psychiatrique dans L’Île noire, Robert Walser, les Watchmen d’Alan Moore, Jean-François Champollion, Ilan Manouach, Dominique Goblet, Benjamin Monti, Christophe Poot, Martin Vaughn-James et Chris Ware entre autres. La notion de fragment est présente dans l’accumulation de citations et d’extraits de dessins décalqués à la table lumineuse, mais aussi dans les double-pages présentant des morceaux d’images ou de papier éclatés sur les pages ou reconstituant un puzzle. Si le lecteur ne peut évidemment pas relever toutes ces références, il n’a d’autre choix que de faire son propre chemin à travers ces extraits de textes et d’images, l’auteur prenant le risque de le perdre complètement.