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OBSCURCITÉ

Loïc Largier (Adverse, 2017) – 24 pages – 170 X 240 mm – noir & blanc – 9791095922131

À partir d’une sélection de quelque 850 motifs évoquant la ville (dessins de façade, de mobilier urbains, fragments de photo, schéma, plan et autre, tirés de bandes dessinées), Loïc Largier compose ses pages par superpositions successives. Le tout est imprimé en noir sur noir. Ces compositions denses, que l’on discerne à peine lorsque la lumière révèle l’encre noire de l’impression sur le fond noir, agissent autant comme brouillage que comme révélateur, pour reprendre l’expression de l’éditeur.
Loïc Largier aime à dire que dans son travail, la bande dessinée ne constitue que le point de départ, qu’il s’agit pour lui, avant tout, de travailler sur le dessin, avec du dessin. Ses œuvres s’apparentent à une cartographie mémorielle, usant de nos souvenirs de lecteurs par l’apparition de motifs connus reproduits sur calques, faussement nostalgiques car incessamment noyés, surimposés et perturbés par une stratification à la profondeur fantôme, calque sur calque, noir sur noir, invitant à la perte dans une topographie pourtant balisée. La bande dessinée y apparaît alors comme le moteur idéal à des expériences de projections : le texte émerge des motifs de l’image, l’image d’un répertoire sans fond engageant une multiplicité des montages, entre lignes de partage et trajectoires sans issues, ainsi ouverte à l’infini des lectures.